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vendredi 15 novembre 2013



95ème COMMEMORATION DE L’ARMISTICE




Parmi les CM2 ayant tous participé au concours organisé par l’association des Anciens combattants de Villeneuve d’Ascq, trois ont été récompensés. Ils devaient répondre à une dizaine de questions portant sur la Première Guerre mondiale et produire un texte d’une vingtaine de lignes racontant la vie d’un « poilu » pendant la guerre. Ce poilu devait être choisi parmi le nom de ceux qui figuraient sur le monument aux morts.



Leduc avait trente ans quand la guerre a commencé. On l’a engagé pour aller à la guerre 14-18.
Il avait une femme et des enfants qu’il a dû quitter pour aller au front.
On lui a donné un uniforme pour se battre, un fusil, des grenades. Quand il était dans les tranchées, il pensait beaucoup à sa famille, ses enfants, sa femme. Il pensait aussi à la guerre qu’il voulait gagner rapidement pour rentrer chez lui vite.
Pendant la bataille les hommes sortaient des tranchées pour aller sur le champ de bataille se battre. Beaucoup d’hommes tombaient morts autour de lui. Leduc, lui, se fait blesser par une balle qui le touche au bras. Il a réussi à retourner à l’arrière pour se faire soigner. Un autre homme a dû le remplacer dans le poste qu’il avait dans la tranchée. Leduc se rétablit de sa blessure et retourna au front. Il a participé à de nombreuses batailles, mais lors de la dernière, il fut touché à la tête et tomba mort.
Amaury S.

Je m’appelle Charles Dewolf. Je suis né à Annappes en 1883. Comme beaucoup de mes camarades de l’usine, j’ai été « appelé » à combattre en 1914, juste un peu après l’assassinat de l’archiduc François Ferdinand et de sa femme.

J’ai quitté ma famille pour aller à la guerre… C’est l’hiver, il fait froid, les tranchées sont boueuses. Un des premiers jours, entassés dans les tranchées, je vois l’éclaireur qui nous indique qu’il faut y aller. Je prie pour ne pas mourir, sors de la tranchée et charge…
Fin de combat, je suis revenu dans la tranchée, on s’est retiré, je suis vivant, j’ai de la chance, car dans cette confrontation durant laquelle on enjambe les cadavres j’ai vu mon meilleur ami tomber sous les balles. Peut être est-ce grâce à lui si je suis encore vivant, il a peut être paré la balle que je devais me prendre… Je suis triste, j’ai peur, je prie.
Les poux, la promiscuité, les rats, les cadavres de nos camarades et l’odeur horrible de la pourriture font partie de notre quotidien.
Je suis obligé d’exécuter les ordres et d’aller au front même si le massacre défile sous nos yeux. Nous avons faim et nous n’avons pas d’eau propre. On ne se lave pas, on ne se rase pas. On est devenu des « poilus ». Rien, plus jamais, rien ne sera comme avant.
 C’est le jour de ma mort. Une fois de plus, on nous ordonne de sortir de cette tranchée. Me voilà la cible d’une rafale de mitrailleuse et d’obus qui m’abattent. Ma souffrance est encore plus intense et m’a fait fermer les yeux à jamais…  




Charles Rohart

Quand ils nous ont appelé, les journaux disaient : « Oui, nous sommes les plus forts » et nous nous disions : « Oui, nous serons vite revenus ». Mais, vite nous avons compris que la guerre c’était de tuer et nous nous sentions responsables du sort des hommes et femmes allongés morts sur les chemins. De plus nous n’étions pas heureux, nous étions mal nourris, mal commandés et nous pensions chaque jour plus à notre famille ; les temps de sommeil devenaient rares et courts. Les rats, les poux et les insectes, là, jours et nuits. Les colis, parfois, étaient les meilleures nouvelles.
On nous ordonnait même de tuer des Français pour « aide à l’ennemi ». L’été, il faisait trop chaud. Le printemps, il y avait des insectes. L’automne, les tranchées étaient boueuses et l’hiver nous avions les pieds gelés. Les camarades étaient différents, pourtant ils partageaient la même peur que nous, celle de mourir. Nous nous croyons dans un cauchemar, autour de nous les pluies d’obus nous terrorisaient.
Garance R.